La traversée de la Jungle

L'eau était fraîche et calme, agitée des seuls courants que Rajnivar causait en avançant et en laissant une traînée de crasse derrière lui.

La lumière provenait d'une gravure élaborée située au fond du bassin, un fresque de courbes élégantes. Une pierre bleue était sertie au centre, illuminée d'une lueur intérieure.

Il eu le réflexe de renifler...mauvaise idée, cela lui fit rentrer de l'eau dans ses narines et il commença à tousser. Il prit la pierre prestement regarda si il y avait pas autre chose et puis remonta. Hors de l'eau il grogna en toussan:
"BLARGH!!!"
dit-il mécontent. Il se secoua avec vigueur. S'assit plus confortablement sur ses fesses et regarda la pierre très attentivement. Il la renifla et donna un coup de langue. Il dit à Broyeuse:
"BROYEUSE! TU SAIS SAIS QUOI SA?! C'EST BLEU ET SA BRILLE!!! JE ME DEMANDE CE QUE SA FAIT SI JE LA MANGE!!!"

La hache ne pipa mot.

Derrière Rajnivar, un sourd grondement à peine audible se fit entendre. Le peu de lumière que dégageait la pierre laissait voir le niveau d'eau du bassin diminuer lentement.
Là où la pierre reposait avant d'être retirée, le sol avait disparu, laissant apparaître un escalier au marches abruptes descendant encore plus profondément.
Une douce lueur turquoise émanait du chemin.

Il grogna, et puis, rammassa ses affaires et Tueuse d'arbre dans une main la petite pierre dans l'autre il avança dans l'escalier. Sûrement, si il avait à se battre une grande hache comme Broyeuse ou silencieuse n'allait pas être très utile dans un lieu où il était confiné. Une série d'évènement se produisait et Rajnivar n'avait certainement pas fait le lien entre. Pour lui c'était une série de hasard, d'évènements hétéroclites qui avaient lieu dans un cours laps de temps. Encore faudrait-il qu'il aie notion de temps....

Rajnivar descendit quelques minutes, avant que les murs ne disparaissent.
Il était entré dans une pièce environ aussi large que celle du bassin, environ deux fois plus haute, en arrivant par le centre du plafond. L'escalier de pierre s'arrêtait au niveau de la voûte, continué jusqu'au niveau du sol par de simples plaques de métal flottant dans le vide en une impensable spirale.

La lumière turquoise semblait surgir de l'air lui-même, s'éclaircissant vers le bas où elle devenait une douce lueur nacrée.

En arrivant il rangea les deux objets dans ses mains et changea pour Broyeuse. Cependant, il décida de mettre son armure. On lui avait appris comment. Ce n'était pas par mémoire qu'il le faisait, simplement mémoire tactile. Tout comme le combat: des mouvements qui s'étaient inscris dans ses muscles et ses nerfs qui n'étaient que pur réflexe. Par contre, il avait noté un élément intellectuel: elle doit être graissé. Il avait une brosse de métal pour frotter la rouille. On lui avait appris autrefois:
"Le métal c'est fort! Mais c'est comme toi. Sa aime pas le bruit. Les taches comme sa c'est du bruit!"

Il avait compris. Il fallait mettre de la graisse. "la chose blanche et mou quand tu butte quelqu'un et que tu lui ouvre les entrailles." Le forgeron qui avait fait Silencieuse parlais pour qu'il comprenne. Selon Rajnivar il référait à ce truc que l'on mange. Il avait retenu.

Une fois son armure mise. Full Métal Fury Rajnivar, broyeuse en main avança avec détemination. Son allure était héroique, vivifiante. Noble.

Si ce n'était pour plusieurs détails. Entre-autre le fait que ses oreilles étaient dressés, ses sens en état d'alerte et qu'il reniflait sans cesse. Il voulait mieux connaître ce qu'il y avait en avant de lui. Dans cet endroit étrange. Il pris un morceau de son garde-manger et le dévora en descendant la spirale puis laissant tomber le fémur en bas du vide question de savoir ce qu'il y avait.

L'os ne fit aucun bruit en touchant le sol, si sol il y avait.

Heureusement pour le loup-garou, la pièce possédait bien un plancher. Un nombre incalculable de petit points lumineux dansaient dans l'air, comme autant d'étoiles en mouvement. Au pied de l'escalier, une étrange chose se tenait devant Rajnivar.
Elle avait une silhouette humanoïde aux bras croisés haute d'environ deux mètres, faite de fins motifs spiralés de métal - comme si c'était autant une œuvre d'art qu'une cage vide. Mais le plus étrange était qu'elle bougeait, et parlait.

« Alors, qu'est-ce que vous venez faire ici, à part polluer? »

Il se mit en position de combat immédiatement. Et il jaugea son adversaire du regard. Et il parla, mais sans avoir besoin d,hurler, il y avait suffisamment de silence pour qu'il n'aie pas besoin
(grognement)
"Je sais pas! Moi c'est Rajnivar le Destructeur et sa c'est Broyeuse! J'ai vu une caverne, un bidule dans l'eau, un couloir pis enfin un mec en métal qui parle!"
Il renifla, il n'avait pas l'air fort...
"Toi t'es qui?"

Pour l'instant la chose avait attiré son intérêt. Il n'allait pas l'occire sur le coup pour avoir osé déranger le silence.

L'être bougea légèrement la tête. On aurait dit qu'il regardait la hache.

« Saa, Tsubushi-koto. Kenshi wo mitsuketa ndeshou? Tsuyoi hazu desu ne... Demo, watashi wo uchimasen ne? »

Ce n'est qu'ensuite qu'il se retourna vers le loup-garou.

« Vous semblez très bagarreur. Considérant la nature de Tsubushi-koto, cela ne me surprend pas... Quant à savoir qui je suis, cela n'a que peu d'importance. Vous n'avez qu'à m'appeler Uteki. »

Hmph!

Il jaugea l'autre. Le regarda et ne savait que trop penser. Pas l'air fort. Parle bizrree...Il dit des mot étrange...Ut...quoi?!
Il se gratta la tête:
"Et toi Ut! Tu fous quoi ici?"

Il croisa les bras et pris une pose qui ne démontrait que sa méfiance envers cet hurluberlu.

Un air de surprise sembla traverser le visage d'Uteki, pour peu que son visage de métal pouvait être expressif.

« Je vis ici, quelle question! D'ailleurs, vous me dérangez un peu. J'apprécierais vraiment que vous quittiez les lieux. Mais vous ne le ferez pas, n'est-ce pas? »

Un légère teinte d'irritation commençait à être perceptible dans sa voix.

Il sourit:
"Non, je partirai pas. Je te dérange pas, t'as l'air d'avoir rien à foutre. Et ici c'est pas chaud et c'est silencieux. C'est bien sa, jusqu'à ce que tu brise le silence. T'as pas l'air de bouger beaucoup. tu fous quoi ici? T'as l'air de connaître Broyeuse."

Il regarda Broyeuse et il dit:
"Et lui c'est qui selon toi? Ya l'air louche."
Comme si il chuchotait à l'oreille, mais...tout fort de manière parfaitement audible.

La hache répondit à Rajnivar, sa voix spectrale emplie d'hésitation.

« ... On devrait partir. MaintenaNt. »

L'être de métal, lui eut une sorte de sourire amusé.

« Bien, je suppose que vous montrez ce que je faisais avant d'être interrompu pourrait être distrayant. »

Il se mit aussitôt à flotter à quelques centimètres du sol. Il étendit les bras devant lui, les doigts écartés. Comme si cela était un signe, les étincelles de lumière flottant aux alentours se rassemblèrent de façon chaotique, changeant du tout au tout l'allure de la pièce.
Uteki était maintenant entièrement entouré de sortes de feuilles de lumières couvertes d'étranges dessins et symboles en perpétuel mouvement. Les doigts de l'être volaient sur les plaques, en phase avec les modifications de formes qui s'y opéraient.

« Avez-vous jamais rêvé d'aller sur la lune? »

Il ne compris pas grand chose, mais lorsque l'autre parla de la lune il sursauta:
"OUI! OUI! J'AI TOUJOURS RÊVÉ DE CASSER LA GUEULE À LA LUNE!!!"
Il sautillait comme un enfant de cinq ans. Un rêve qui pouvait se concrétiser. La lune c'est tout petit. Sûrement, si il pouvait s'y rendre, il pèterait sa en un seul coup de hache! Diantre! Il la broyerait avec sa seule mâchoire!!!
Et puis, il se rappella quelque chose. Il dit:
"UNE SECONDE!!!!!! Normalement, dans les légendes, les mec bizarre comme toi sont des méchants. Ou des gens hyper-fort mais qui vont donner des pouvoirs ou des objets magiques au héro!!!"

....
....
Rajnivar avait ces temps-ci une fixation: les légendes de son enfance et des gitans. La mémoire lui reviendrait-il?

L'être de métal suspendit un instant ses mouvements, et retourna son visage vers Rajnivar à la manière d'un hibou, seulement en bougeant sa tête.

« Briser la lune? Je crains que cela ne soit impossible pour vous. Et de toute façon, je ne prévoyais pas partir avec vous. »

Il sourit tout de même, amusé par la conception naïve du monde que le loup-garou possédait.

« Mais je ne crois pas pouvoir remplir l'un ou l'autre de ces rôles. Peut-être pourriez-vous me parler de ces légendes? »

Il s'assit et il dit:
"Je vais raconter la grande épopée de Gilvarsh mon grand-père et celle de Novoïross le Cosaque"

Ce fut une longue épopée qui dura...longtemps. Le récit de Gilvarsh était celui d'un être de combat phénoménal, qui surpassait tout ses pairs. Un monstre parmis les monstres. Noble et digne de naissance et de stature. Celui-ci se battait avec une colonne de pierre. Un jour, il rencontre une fée qui lui prédit la puissance et l'invulnérabilité si il trouvait une armure lunaire, elle lui donne une amulette pour l'aider. à la suite d'immense périple, celui-ci obtient l'armure et réussit à vaincre l'être-de-feu grâce à l'amulette. Cette armure lui permit de briller comme la lune et massacrer tout ceux qui furent sur son chemin. Éventuellement, le Dieu-Loup, jaloux de sa puissance, usa de sournoiserie pour lui envoyer un Mal qui lui rongea les os et il mourrut dans un dernier souffle en affrontant les monstres du Dieu-Loup.

L'histoire de Novoïross le Cosaque est la légende d'un homme qui tomba amoureux de la princesse, blablabla, rencontre l'Être de Sable qui lui donne le pouvoir de contrôler les sables et l'image du monde (illusions). sauve la princesse, gnagnagna, vécu heureux et eurent beaucoup d'enfants.
Puis se leva et il dit:
"MAINTENANT! JE VAIS VOUS RACONTER L'HISTOIRE DE RAJNIVAR LE PUISSANT!!"

Et il mima ses péripéties, son histoire chevaleresque. De l'Armée des Neiges, à l'Armée des Eaux(rivière) à son périple pour tuer le Dieu-Soleil et le Dieu-Lune. Ce fut un récit parsemé d'incohérences qui une fois analysés s'expliquaient parfairement. Un récit qui devenait à ce moment clownesque, quasi burlesque à ses heures. Récit tout de même sensible (l'histoire de la gitane une fois analysé) et profonde (son hermitage). Rajnivar raconta le tout avec vigueur, mimant les sc`nes de comat, bondissant et brandissant ses haches. L'Histoire avec l'arbre, Tyr, les villageois, le connard-qui-parle-trop et tout le reste......L'histoire d'un héro confus, souvent mal compris, qui avait comme seul défaut d'avoir la mèche courte et de ne pas comprendre grand chose dans ce grand et vaste monde. Lui, dont sa vision de celle-ci se limitait souvent au bout de son nez...
Une fois terminé il s'assit de nouveau, brusquement, ce qui donna un tintemment de métal étant donné qu'il portait son armure et dit:
"TOI! T'as tu des histoires chouettes?!"

Il renifla:
"J'AI FAIM! T'as pas d'la bouffe?"

Quelque chose n'allait pas. Rajnivar avait fait une grande histoire, il était calme, voir même joyeux! Se pouvait-il que son dernier hermitage dans la vallée des sanglots aie eu un effet bénifique sur notre héro? Nul ne sait. Une chose était sûre, son esprit était suffisamment clair et lucide pour se rappeller toute ses histoires....

Tandis que Rajnivar se lançait dans ses élucubrations épiques, Uteki se replongeait dans son travail - ou du moins, dans ce qu'il faisait avant l'arrivée du loup-garou.
Un peu désintéressé des contes du soi-disant "héros", il prit tout de même le temps de réfléchir avant de répondre.

« Non, il n'y a pas de nourriture ici. Du moins, pas pour l'instant. Attendez un peu. »

Il fit tourner les feuilles de lumières autour de lui, et recommença ses étranges tracés. Après quelques secondes, trois cercles d'un vert vibrant apparurent devant son invité, parallèles au sol. Une brume aux couleurs d'automne y apparut puis s'y condensa, devenant une sorte de boule liquide en perpétuel mouvement, maintenue dans l'air par d'étranges forces.

Il regarda intrigué. Il sniffa avec méfiance. Il pointa:
"C'est quoi sa?!"
Il croisa les bras:
"En tout cas, toi t'as des pouvoirs chouette!"

Il faisait davantage référence au "show et lumière" que l'autre faisait qu'à autre chose.
Il réfléchit en se grattant la tête:
"EN tout cas! Sa doit être long ici! Ya pas grand monde qui doit passer! Tu fait comment pour manger?"

Quelque chose n'allait définitivement pas dans la tête de Rajnivar, il avait qualifié quelqu'un de "chouette", il discutait avec lui de manière quand même intelligible depuis un certains bout. Décidément, quelque chose ne tournait pas rond.

Uteki se retourna vers Rajnivar, les feuilles lumineuses entre eux s'écartant pour dégager le champ de vision de l'homme métallique.

« Une gelée nutritive. Comme je n'ai pas besoin de nourriture, cela fait très longtemps que je n'en ai pas invoqué. Cela risque d'être plutôt fade, mais je vous assure que c'est très nourissant. »

Il dériva au-dessus du sol sur une distance d'environ trois pas, puis s'assit sur le sol, les jambes repliées sous lui et les fesses posées sur ses talons.

« Dites-moi, aimeriez-vous entendre une histoire? »

Il ouvrit sa gueule béante et avala la boule tout rond sans poser plus de question.
"Il s'assit en face de l,autre et sourit de sa gueule béante. On pouvait voir ses dents qui étaient pas dans le plus bel des états, à force de manger n'importe quoi. Il dit:
"Volontier! J'adore les histoires!!!"
et commença à gigotter, impatient d'entendre une histoire.

Un seul mot pouvait décrire la glu qu'il venait d'avaler : infecte. C'était, de toutes les choses infectes que Rajnivar avait pu manger au cours de sa vie, la chose la plus infecte qu'il lui avait été donné de goûter.

L'être en face de lui ne sembla pas remarquer quoi que ce soit à propos de la qualité de la nourriture qu'il avait proposé.
Et ainsi commença son histoire...

« C'était il y a bien longtemps, plusieurs dizaines de siècles dans le passé. Le monde venait d'être créé; plantes et animaux y vivaient en harmonie, et les puissances mystiques faisaient pulser le monde.

« Apparurent ensuite les premiers peuples. Je ne parle pas des hommes, des loup-garous, ou des autres habitants actuels du monde. Il n'y avait alors que deux espèces, dont les noms ont été effacés par le temps. Nous les identifions donc par les forces qui les animaient : il y avait le Peuple de Lumière, et le Peuple d'Ombre. »

(L'histoire n'est pas terminée, mais je te laisse une chance de réagir; si jamais tu veux que je la complète d'une traite, tu n'as qu'à me l'indiquer.)

Voyant qu'il avait l'attention complète du loup-garou, Uteki continua son histoire.

« Ces deux espèces vécurent il y a si longtemps qu'il ne subsiste presque plus rien d'eux aujourd'hui. Les seules traces que nous ayons gardé de leur existence sont les mythes d'anges et de démons, êtres supérieurs du bien et du mal.

« En effet, bien que l'on ne sache pas à quoi ressemblaient le Peuple de Lumière, nous sommes parvenu à découvrir qu'ils possédaient beaucoup de caractéristiques des soi-disant "anges". Ils étaient bons, justes, et manipulaient tant les énergies de la vie et du jour.
De même, ce que l'on appelle "démons" ne sont en fait qu'une représentation du Peuple d'Ombre. Êtres mauvais et cruels, ils commandaient à la mort et à la nuit.

« Chacun de leurs côtés, les deux peuples bâtirent leurs civilisations, érigèrent des cités, développèrent l'art et apprirent la science. Il était toutefois inévitable, étant donné leur nature antithétique, qu'un conflit éclate entre eux.

« On ignore encore comment se déroulèrent les Guerres du Crépuscule, nom que nous avons donné à l'opposition armée entre les Peuples de Lumière et d'Ombre. Nous savons seulement que des puissances cataclysmiques se déchaînèrent de par le monde, et qu'elles durèrent plusieurs siècles.

« Lorsque retomba la poussière, la terre unie qu'était alors le monde s'était fractionnée pour devenir les continents que nous connaissons aujourd'hui. Les deux Peuples avaient péri, et avec eux leurs immenses civilisations.
Ainsi prit fin le Premier Cycle, celui des Puissances. »

L'être de métal fit une pause avant de continuer.

Rajnivar n'avait définitivement pas tout compris.
Il y avait deux gens forts, l'un ami du jour, l'autre ami de la nuit et ils s'était pété la gueule entres eux, et sa la fait que le monde a été scrappé. Donc, il avait saisi l'essentiel. Il leva la main, presque comme un écolier:
"Des gens fort comme sa? Yen reste-tu? Sa serait chouette de me battre contre un mec de la nuit ou un mec du jour!!"

L'être de métal fronça les sourcils à la question de Rajnivar.

« Non, ils ont tous disparu il y a plusieurs millénaires, et avec eux toutes traces qu'ils auraient pu laisser sur le monde. Nous sommes encore chanceux d'être parvenu à en découvrir autant à leur sujet.
Mais sois encore un peu patient, car l'histoire ne se termine pas là.

« Une fois les Guerres du Crépuscule terminées, le monde prit le temps de guérir ses blessures. Les océans et les continents nouvellement formés se stabilisèrent, les animaux s'habituèrent à leur nouvel environnement, et en quelques siècles le cours naturel des choses avait repris. Tout était prêt pour le Second Cycle, celui de la Matière.

« Cette nouvelle étape marqua la naissance de trois autres peuples : le Peuple de la Terre, le Peuple du Vent, et le Peuple de l'Eau. Chacun apparurent à différents endroits du monde. Le Peuple de la Terre, les Doriptes, vivaient en Tarmilia; le Peuple du Vent, les Animestes, apparurent sur Nanortalik; le Peuple de l'Eau, les Vilarhis, étaient natifs d'Iraliss.

« Chaque peuple, indépendamment des autres, se développa et bâti sa civilisation. Au départ, seuls de petits clans isolés subsistaient. Mais le temps passa, et les clans devinrent tribus, puis les tribus devinrent nations, et enfin les nations s'unirent selon les Peuples. Puis, comme chaque nation découvrait la science tant matérielle que mystique, les influences de chacun devinrent de plus en plus grandes.

« Finalement, il y eu contact. Les trois Peuples, qui jamais ne s'étaient rencontrés, se virent face à face. Ce fut d'abord le temps des combats, alors que l'on essayait de vaincre et d'éliminer les étrangers. Mais lorsque l'ardeur se fit moins forte, on commença à croire que la voie de la coopération serait plus profitable.

« Alors les chefs de chaque Peuple se rencontrèrent, et ce fut la fin des hostilités. Les efforts des trois Peuples furent mis à contribution sur un immense projet : la construction d'une cité au milieu de l'océan.

« La Cité, que l'on nomma Arcadia, était une véritable merveille. Ses tours montaient à l'assaut du ciel, et descendaient jusqu'aux profondeurs sous-marines. Elle s'étendait à perte de vue, et il était impossible de la traverser en entier en l'espace d'une seule journée. D'immenses rues la reliaient aux continents d'origine des Trois Peuples. C'était le centre du monde, le sommet de toute la civilisation réunie de la Terre, du Vent et de l'Eau.

« Le temps de l'apogée dura longtemps. Mais il vécu sa vie, et comme toute chose il vécut sa mort.

« Le temps est un ennemi implacable. Aussi grands que soient les hommes, aussi ambitieux que soient les projets, aussi puissants soient les idéaux, nul ne résiste au temps. Éventuellement, même Arcadia lui succomba.

« La fin vint en douceur. Progressivement, les Peuples se retirèrent de la Cité pour retourner sur les terres de leurs origines. Et puis, tous disparurent.

« Les Doriptes s'évaporèrent en un instant. Subitement, on n'en entendit plus parler, et nul ne se déplaça pour voir de quoi il retournait.

« Les Animestes régressèrent à l'état de bêtes. Seuls quelques-uns, incapable de faire face à leur dégénérescence, sont parvenus à survivre à ce jour. Guidés par Fenris, ils sont devenus ce que l'on nomme aujourd'hui loups-garous - même s'ils ont tout oublié des temps anciens.

« Les Vilarhis ont connus la déchéance de leur société. Désintéressés du monde, ils se sont enfermés chez eux et ont laissé le déclin de leur espèce avoir le dessus. Il n'en reste que les plus tenaces, dont je fais partie.

« Je me sens plutôt détaché par rapport à ma situation. Mon peuple ne comporte tout au plus que cinq individus. Et je suis certains que tous sont comme moi : vieux et las. Nous laissons le monde aux jeunes, et attendons calmement notre fin.

« C'est ainsi que s'achève le Second Cycle, celui de la Matière. »

La deuxième partie de son récit terminée, Uteki prit une nouvelle pause, attendant la réaction de Rajnivar.

Il écouta, de temps en temps penchant sa tête d'un côté ou de l'autre ou se grattant la tête. Il aimait les histoires. Son attention était captivé par le Vilarhis. Puis il réfléchit, grogna un peu et puis ses yeux s'illuminèrent et un sourire immense apparut:
"Et la ville! Elle est où?"
Décidémment il voulait la visiter, puis il compris quelque chose et il fit un rictus de dégoût:
"Ce bouseux, ce fenris. J'ai entendu ce nom à quelque part! Si c'est le grand chef des hommes-loup! C'est peut-être lui le Dieu-Loup que mon grand-père s'est fait tué comme un faible parce que le Dieu-Loup était jaloux!!!"
Il se foutait complètement du mot vengeance. Mais le fait de porter la fourrure du Dieu-Loup sur son dos, ça il aimait sa.
Il posa la question qui sauta dans son esprit:
"Comment je peux faire pour devenir encore plus fort!?"